Caroline Charrière
Caroline Charrière

La Gruyère, Patrice Borcard, 31 octobre 2006

›Femmes de Jérusalem

Œuvre dense, uniquement portée par la voix, la composition de Caroline Charrière irradie de beauté. La musicienne d’Estavannens livre là une de ses plus belles compositions. Elle révèle toute sa capacité à éclairer le texte fort de Marie-Claire Dewarrat, à mettre un relief aux mots, à transformer l’image littéraire en couleurs musicales. Femmes de Jérusalem dresse le portrait de cinq femmes - Sarah, Marie, Marie de Magdala, Véronique, Marthe - dont les figures, symboliques, résonnent dans le temps présent.

Sarah, femme forte, est décrite comme celle qui murmure. Il s’agit d’un des plus beaux tableaux de Caroline Charrière, dont l’écriture parfaitement maîtrisée colle à toutes les nuances du texte. Les interrogations de Sarah, ses doutes comme ses espoirs, passent d’un registre à l’autre, habile mélange de voix solistiques et de tutti. DeMusica se joue de tous les pièges de cette écriture complexe au contrepoint exigeant. L’ensemble est à l’aise dans ces pages qui réclament une parfaite intonation et des moyens capables de remplir toute la palette sonore.

Plus faciles d’accès, les pages de Marie et Véronique usent d’une écriture plus mélodique. L’alternance des voix masculines et féminines comme la confrontation du texte français et de prières latines - superbe passage du Magnificat - poussent ces pièces vers des sommets musicaux.

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